Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 11.djvu/464

Cette page a été validée par deux contributeurs.
446
NOTES.

et l’équation précédente devra avoir lieu par rapport aux variations de ces trois quantités en particulier ; d’où il s’ensuit qu’on aura

[1] »

Telles sont les formules données par Lagrange pour réduire des forces appliquées sur un même point et dirigées suivant des lignes à trois autres forces dirigées suivant trois lignes quelconques données expressions d’ailleurs toutes semblables à celles qu’on aurait pour transformer un système quelconque de forces qui agissent sur différents points liés entre eux, comme on voudra, en un autre système équivalent de forces qui seraient appliquées aux mêmes points suivant d’autres directions

2. Mais il y a, sur ce point de doctrine, une remarque essentielle à faire, et qui paraît avoir échappé à l’auteur de la Mécanigue analytique c’est que les formules dont il s’agit ne conviennent point, comme on pourrait le croire, à toute espèce de lignes ou coordonnées bien que ces lignes soient propres à déterminer les lieux des corps. Les formules ne sont bonnes qu’autant que ces lignes nouvelles seront (comme les premières ) les distances de ces corps, soit à des centres fixes, soit à des plans fixes, comme il arrive dans le cas des coordonnées ordinaires lesquelles marquent les distances du point que l’on considère à trois plans fixes rectangulaires entre eux ; et, en général, on peut dire que, pour l’exactitude de ces formules, il faut que les lignes soient de telle nature, que leurs différentielles expriment les vitesses virtuelles mêmes du point d’application des forces c’est-à-dire que chacune d’elles, soit la projection orthogonale, sur la direction de la force du déplacement quelconque infiniment petit qu’on suppose donné à ce point dans l’espace :

  1. Les lignes qui précèdent sont extraites de la 1re édition, page 62 ; elles ont été légèrement modifiées par Lagrange, dans la 2e édition publiée par lui (voyez p. 119 de ce Volume) ; mais les remarques de M. Poinsot s’appliquent à la rédaction nouvelle aussi bien qu’à l’ancienne. (J. Bertrand.)