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MÉCANIQUE ANALYTIQUE

sances et pourront, pour plus de simplicité, être prises pour ces vitesses.

Cela posé, ne considérons d’abord que deux puissances et en équilibre. Par la loi de l’équilibre entre deux puissances, il faudra que les quantités et soient entre elles en raison inverse des différentielles mais il est aisé de concevoir qu’il ne saurait y avoir équilibre entre deux puissances, à moins qu’elles ne soient disposées de manière que, quand l’une d’elles se meut suivant sa propre direction, l’autre ne soit contrainte de se mouvoir dans un sens contraire à la sienne ; d’où il s’ensuit que les valeurs des différences et doivent être de signes contraires donc les valeurs des forces et étant supposées toutes deux positives, on aura, pour l’équilibre,

ou bien

c’est la formule générale de l’équilibre de deux puissances.

Considérons maintenant l’équilibre de trois puissances dont les vitesses virtuelles soient représentées, par les différentielles Faisons et supposons, ce qui est permis, que la partie [1] de la force soit telle, qu’on ait

elle fera alors équilibre à la force et il faudra, pour l’équilibre entier, que l’autre partie de la même force fasse seule équilibre à la troisième force ce qui donnera l’équation

laquelle étant jointe à l’équation précédente, on aura, à cause de

  1. Ce raisonnement n’est exact qu’autant que l’on considère un déplacement déterminé du système. Si l’on ne fait pas cette restriction, le rapport peut recevoir toutes les valeurs possibles, et l’équation ne peut être satisfaite pour aucune valeur déterminée de Il faudrait, par conséquent, pour compléter la démonstration de Lagrange, l’appliquer successivement à tous les déplacements possibles du système, en introduisant, à chaque fois, des liaisons nouvelles qui empêchent les autres déplacements de se produire. Lagrange, du reste, fait lui-même cette remarque (Sect. II, no 13).(J. Bertrand.)