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MÉCANIQUE ANALYTIQUE

force accélératrice, que nous avons vue être représentée par l’élément de la vitesse divisé par l’élément du temps, exprimera la force élémentaire ou naissante ; et cette quantité, si on la considère comme la mesure de l’effort que le corps peut faire en vertu de la vitesse élémenfaire qu’il a prise ou qu’il tend à prendre, constitué ce qu’on nomme pression ; mais, si on la regarde comme la mesure de la force ou puissance nécessaire pour imprimer cette même vitesse, elle est alors ce qu’on nomme force motrice. Ainsi, des pressions ou des forces motrices se détruiront ou se feront équilibre si elles sont égales et directement opposées, ou si, étant appliquées à une machine quelconque, elles suivent les lois de l’équilibre de cette machine.

6. Lorsque des corps sont joints ensemble, de manière qu’ils ne puissent obéir librement aux impulsions reçues et aux forces accélératrices dont ils sont animés, ces corps exercent nécessairement les uns sur les autres des pressions continuelles qui altèrent leurs mouvements et en rendent la détermination difficile.

Le premier problème et le plus simple de ce genre dont les géomètres se soient occupés est celui du centre d’oscillation. Ce problème a été fameux, au commencement du siècle dernier et même dès le milieu du précédent, par les efforts et les tentatives que les plus grands géomètres ont faits pour en venir à bout ; et comme c’est principalement à ces tentatives qu’on doit les progrès immenses que la Dynamique a faits depuis, je crois devoir en donner ici une histoire succincte, pour montrer par quels degrés cette science s’est élevée à la perfection où elle paraît être parvenue dans ces derniers temps.

Les Lettres de Descartes offrent les premières traces des recherches sur le centre d’oscillation. On y voit que Mersenne avait proposé aux géomètres de déterminer la grandeur que doit avoir un corps de figure quelconque, pour que, étant suspendu par un point, il fasse ses oscillations dans le même temps qu’un fil de longueur donnée et chargé d’un seul poids à son extrémité. Descartes observe que cette question a quelque rapport avec celle du centre de gravité et que, de même que,