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SECONDE PARTIE. — SECTION I.

Terre, comme on le voit par les démonstrations qu’il a laissées de ses théorèmes sur la force centrifuge, publiés en 1673 à la fin du Traité intitulé Horologium oscillatorium.

En combinant cette théorie des forces centrifuges avec celle des développées, dont Huygens est aussi l’auteur, et qui réduit à des arcs de cercle chaque portion infiniment petite d’une courbe quelconque, il lui était facile de l’étendre à toutes les courbes. Mais il était réservé à Newton de faire ce nouveau pas et de compléter la science des mouvements variés et des forces accélératrices qui peuvent les engendrer. Cette science ne consiste maintenant que dans quelques formules différentielles très simples ; mais Newton a constamment fait usage de la méthode géométrique simplifiée par la considération des premières et dernières raisons, et, s’il s’est quelquefois servi du calcul analytique, c’est uniquement la méthode des séries qu’il a employée, laquelle doit être distinguée de la méthode différentielle, quoiqu’il soit facile de les rapprocher et de les rappeler à un même principe.

Les géomètres qui ont traité, après Newton, la théorie des forces accélératrices se sont presque tous contentés de généraliser ses théorèmes et de les traduire en expressions différentielles. De là les différentes formules des forces centrales qu’on trouve dans plusieurs Ouvrages de Mécanique, mais dont on ne fait plus guère usage, parce qu’elles ne s’appliquent qu’aux courbes qu’on suppose décrites en vertu d’une force unique tendante vers un centre, et qu’on a maintenant des formules générales pour déterminer les mouvements produits par des forces quelconques.

3. Si l’on conçoit que le mouvement d’un corps et les forces qui le sollicitent soient décomposées suivant trois lignes droites perpendiculaires entre elles, on pourra considérer séparément les mouvements et les forces relatives à chacune de ces trois directions. Car, à cause de la perpendicularité des directions, il est visible que chacun de ces mouvements partiels peut être regardé comme indépendant des deux autres et qu’il ne peut recevoir d’altération que de la part de la force