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PREMIÈRE PARTIE. — SECTION VI.


SECTION SIXIÈME.

SUR LES PRINCIPES DE L’HYDROSTATIQUE.


Quoique nous ignorions la constitution intérieure des fluides, nous ne pouvons douter que les particules qui les composent ne soient matérielles, et que par cette raison les lois générales de l’équilibre ne leur conviennent comme aux corps solides. En effet, la propriété principale des fluides, et la seule qui les distingue des corps solides, consiste en ce que toutes leurs parties cèdent à la moindre force et peuvent se mouvoir entre elles avec toute la facilité possible, quelles que soient d’ailleurs la liaison et l’action mutuelle de ces parties. Or, cette propriété pouvant aisément être traduite en calcul, il s’ensuit que les lois de l’équilibre des fluides ne demandent pas une théorie particulière, mais qu’elles ne doivent être qu’un cas particulier de la théorie générale de la Statique. C’est sous ce point de vue que nous allons les considérer mais nous croyons devoir commencer par exposer les différents principes qui ont été employés jusqu’ici dans cette partie de la Statique qu’on nomme communément Hydrostatique, pour compléter l’analyse des principes de la Statique que nous avons donnée dans la section I.


1. C’est encore à Archimède que nous devons les premiers principes de l’équilibre des fluides. Son Traité De insidentibus humido ne nous est pas parvenu en grec ; il y en avait seulement une traduction latine assez défectueuse, donnée par Tartalea, lorsque Commendin entreprit de le restituer et de l’éclaircir par des notes ; il parut, par les soins de ce savant commentateur, en 1565, sous le titre De iis quæ vehuntur in aqua.