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MÉCANIQUE ANALYTIQUE

et ainsi de suite. De sorte que les équations de condition pour l’inextensibilité et l’inflexibilité du fil seront c’est-à-dire, en différentiant et changeant en

 

Il est clair qu’il suffit de trois de ces équations pour déterminer les trois variations d’où l’on peut d’abord conclure que, dès qu’on aura satisfait aux trois premières, toutes les autres, qu’on pourrait trouver à l’infini, auront lieu d’elles-mêmes : c’est aussi de quoi on peut se convaincre par le calcul même, comme on le verra plus bas (art. 60)[1].

  1. Ces équations expriment que conservent la même valeur pendant le déplacement de la courbe. Cette condition équivaut aux trois équations suivantes :

    La première est évidente ; la deuxième exprime que la courbure de la ligne considérée est une fonction déterminée de l’arc la troisième, enfin, combinée avec les deux autres, exprime que la seconde courbure est une fonction déterminée de . En écrivant les équations de condition sous cette forme, qui ne diffère de celle de Lagrange que par les diviseurs que nous avons introduits, les calculs resteraient absolument les mêmes ; seulement les multiplicateurs désignés plus loin par seraient finis, tandis qu’il faut, dans la notation de Lagrange, leur supposer des valeurs infinies de différents ordres. Cette circonstance a été signalée comme un inconvénient de la méthode. En adoptant, en effet, la locution si souvent employée par Lagrange, les multiplicateurs représenteraient les forces qui tendent à faire varier les fonctions et il doit sembler extraordinaire que ces forces soient infinies et surtout qu’une transformation tout algébrique suffise pour leur faire prendre des valeurs finies ; mais on se rend compte de cette singularité en remarquant que les coefficients ne sont nommés forces que par une locution figurée, familière à Lagrange. Nous avons averti plusieurs fois qu’il ne fallait pas prendre cette locution à la lettre. (Voir la Note relative à l’art. 9, sect. II.) (J. Bertrand.)