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MÉCANIQUE ANALYTIQUE

corps attachés à une verge ou à un levier inflexible. En général, il est visible que, pour que la position respective des corps demeure la même, il suffit que les distances des trois premiers corps entre eux soient constantes et que les distances de chacun des autres corps à ces trois-ci le soient aussi, puisque la position d’un point quelconque est toujours déterminée par les distances de ce point à trois points donnés. On fera donc, pour chaque nouveau corps qu’on ajoutera au levier, les mêmes raisonnements et les mêmes opérations qu’on a faites dans l’article 23 relativement au quatrième corps, et chacun d’eux fournira trois nouvelles équations particulières avec trois nouvelles indéterminées à éliminer ; en sorte que les équations finales seront toujours en même nombre que dans le cas de trois corps, et elles seront de la même forme que celles que nous venons de trouver dans l’article précédent.

Au reste, il est visible que ces équations rentrent dans celles que nous avons trouvées en général, pour l’équilibre d’un système libre quelconque, dans les articles 3 et 9 de la Section III. En effet, puisque, à cause de l’inflexibilité de la verge, les distances des corps entre eux sont inaltérables, il s’ensuit que l’équilibre doit avoir lieu si les mouvements de translation et de rotation sont détruits on aurait donc pu, par cette seule considération, résoudre le problème précédent d’après les formules des articles cités ; mais nous avons cru qu’il n’était pas inutile d’en donner une solution directe et tirée des conditions particulières de la question.


§ III. De l’équilibre de trois ou plusieurs corps attachés
à une verge à ressort
.


26. Considérons de nouveau le cas de trois corps joints par une verge, et supposons de plus que la verge soit élastique dans le point où est le second corps, en sorte que les distances de celui-ci au premier et au dernier soient constantes, mais que l’angle formé par les lignes de ces distances soit variable, et que l’effet de l’élasticité con-