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Mais il n’en est pas ici comme dans les équations à deux variables, où, dès qu’on a trouvé une équation primitive avec une constante arbitraire, on est assuré qu’elle a toute la généralité que l’équation du premier ordre peut comporter ; car on peut trouver une infinité d’équations à trois variables qui, par l’élimination de deux constantes au moyen de leurs dérivées, donnent la même équation du premier ordre.

Par exemple, l’équation

donne ces deux dérivées

d’où l’on tire, par l’élimination de et la même équation

On pourra trouver autant d’autres équations primitives qu’on voudra qui redonneront la même équation du premier ordre ; mais, dès qu’on en a une avec deux constantes arbitraires, on peut en déduire la formule générale de toutes les autres par des principes analogues à ceux qui nous ont conduits aux équations primitives singulières, et que nous avons exposés dans la Leçon XV.

En effet, si l’on considère une équation primitive à trois variables, telle que

dans laquelle il y a deux constantes et qu’on se propose de faire disparaître au moyen de ses deux dérivées, il est visible que le résultant de l’élimination de ces constantes sera toujours le même, soit que les constantes et soient constantes ou non, pourvu que les deux dérivées soient les mêmes, ce qui aura nécessairement lieu lorsqu’en regardant les quantités et comme variables, les termes provenant de leur variation, dans les deux équations dérivées, seront nuls.