Page:Joseph Defrecheux - Vocabulaire de la faune wallonne, 1888.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Botelet, Botin, Bovelet. Bouvillon, jeune bœuf.

Anc wall. : Bottin, Boevelet (1734).

Boû. (Ardenne, Namur, Charleroi.) Bœuf. — V. Boûve.

Bouboube. Hibou, en général.

Bouboutte, Boudboude, Boudbouboude, Boutbouboutte. La huppe puput ou vulgaire, Upupa epops, Lin. Bel oiseau à huppe rousse qui s’ouvre en parasol ; à bec grêle, long et arqué. Il nous arrive du 6 au 15 avril, et nous quitte dès le mois d’août pour se rendre en Afrique. La huppe n’a point de chant. Son nom wallon est une imitation de son cri, comme ses noms grec, latin et français ; ce cri consiste en une seule note répétée plusieurs fois.

La Revue de Liége (tome VIII, page 221) donne les détails suivants à propos de cet oiseau : « Les grecs qui voyaient dans la huppe, Térée, roi de Thrace, métamorphosé et cherchant dans les bois son fils Itys, croyaient l’entendre crier partout avec anxiété ὂπου, ὂπου ; (opou ? opou ? — où est-il ? où est-il ?).

La huppe a été très diversement traitée. Dans certaines contrées, elle a été considérée comme un oiseau de mauvais augure, presque partout on l’a calomniée. Aristote[1] l’accuse de construire son nid avec les matériaux les plus dégoûtants, et Pline[2] va jusqu’à dire qu’elle mange ce qu’Aristote disait qu’elle employe pour plafonner son nid. En francais l’on dit sale comme une huppe. Ce sont là de méchants bruits.

Dans d’autres pays, elle jouissait autrefois d’une immense réputation. Nos villageois, l’entendant parfois dans les bois où ils travaillent, interprètent le cri de la huppe comme un encouragement qu’elle leur adresse : Boute, boute (pousse, poussé) et le carrier ou le bûcheron pousse gaîment, en effet, pour accomplir sa tâche. »

  1. Aristote. Hist. anim. Lib. IX, c. XV.
  2. Pline. Hist. Lib. X, c. XLIV alias XXIX in fine.