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météoriques.

on concevra que les pommes de terre auront dû absorber cette année une quantité d’eau considérable, et que l’absence de soleil, en rendant son évaporation impossible, aura dû, pour ainsi dire, entraîner leur altération. Ainsi une réunion de circonstances défavorables à la végétation me paraît avoir produit la maladie des tubercules à laquelle, du reste, le tabac, les racines légumières et nos arbres fruitiers ne se sont pas complètement soustraits.

Dans les Pays-Bas, la pomme de terre paraît avoir été prédisposée à recevoir la maladie par la chaleur inaccoutumée du commencement de juillet. à laquelle a succédé tout à coup une longue suite de jours extraordinairement froids, humides et nébuleux. Un hiver long, humide, une terre à peine dégelée au printemps, la chaleur excessive des premiers jours de juin, suivis d’un été froid et sombre, en un mot, un automne en été me paraît, ainsi qu’à la majorité des cultivateurs hollandais, la première cause de la maladie.

Le rapport de la commission de l’institut des Pays-Bas se prononce nettement en faveur de l’influence de l’humidité, et insiste sur l’absence de lumière solaire comme cause de l’affection.

M. Bouchardat, de son côté, attribue le mal initial, la matière brune, à une modification spontanée éprouvée par la matière albumineuse de la pomme de terre, très altérable sous l’in-