Page:Joseph Decaisne - Histoire de la maladie des pommes de terre en 1845, 1846.djvu/70

Cette page n’a pas encore été corrigée
60
examen des corps étrangers

yeux des tubercules, et puis s’étendre, comme de légers flocons blancs, sur une surface arrondie, mais qui finit par envahir le tubercule tout entier. — L’infection attaque, suivant M. Morren, la partie du tubercule qui reçoit la séve descendante, celle par où l’agent morbide est descendu lui-même. Sur une pomme de terre attaquée, on aperçoit une série de taches brunes on jaunes, quelquefois grises et noirâtres, qui s’étendent sur toute la zone ligneuse. En suivant les progrès du mal, M. Morren a pu remarquer, sur un grand nombre de tubercules gâtés, comment la maladie, gagnant de proche en proche, finit par atteindre le cœur même du tubercule et le corrompre entièrement. Plus tard encore, la peau ou l’épiderme de la pomme de terre se détache, la chair n’offre plus de résistance et s’écoule sous la forme d’un liquide épais, visqueux, qui répand une odeur fade, et plus tard animale. »

M. Morren adopte, comme on le voit, les idées de M. de Martius ; il admet l’infection, non pas à l’égard du fusisporium, qu’il ne cite pas, mais pour le botrytis. Il a inoculé la maladie « en prenant les spores du botrytis, au moyen de la lame d’un scalpel, dont il a frotté le dessous d’une feuille saine d’un individu de pomme de terre. Deux jours après l’expérience, la plante était malade et présentait les symptômes successifs du mal : taches jaunes à l’endroit infecté,