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développés à la surface ou dans l'intérieur.

à la surface inférieure de la feuille ou sur le fruit que se montre, le lendemain ou deux jours après la formation de la tache jaune, un duvet blanchâtre. Le microscope fait découvrir alors que ce duvet provient d’un champignon qui fructifie entre les poils nombreux qui garnissent le dessous de la feuille de la pomme de terre.

« Le botrytis agit comme le fusisporium, c’est-à-dire par infection ; la tige de la pomme de terre reçoit l’influence délétère, à la suite du développement de la tache jaune sur la feuille. L’épiderme brunit et noircit par places, et quand on suit les phases de la maladie, on s’aperçoit bientôt que l’épiderme, bien qu’il ne présente pas toujours des champignons, n’en est pas moins frappé de mort. La séve altérée dans les feuilles porte le poison dans la tige. Dès que les taches noires se déclarent sur les tiges, les feuilles se sèchent et meurent, la fane noircit, et, frappée de mal par un champignon vénéneux, elle tombe pour propager la source du fléau et déposer ses germes dans la terre. L’infection descend dans le tubercule lui-même si le mal suit son cours ; dès lors le tubercule se gangrène. Dès que la pomme de terre est gangrenée, il suffit de peu de jours, trois au plus, pour voir le botrytis se faire jour au dehors. On voit alors cette efflorescence blanche se déclarer dans les