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examen des corps étrangers

M. de Martius a attribué la gangrène sèche (stockfaule, trocken faule) à un fusisporium ; moi-même j’ai reçu, à diverses reprises, des tubercules couverts de cette moisissure, lorsqu’ils m’arrivaient de points assez éloignés, et dans des conditions analogues à celles dans lesquelles se trouvaient placés les échantillons observés par M. de Martius, échantillons d’après lesquels il a décrit les caractères de sa gangrène sèche. Or, personne, je pense, ne sera tenté de faire dépendre du fusisporium la maladie qui nous occupe, puisque ce champignon ne se montre jamais à la surface des feuilles, et qu’il n’a pu ainsi s’étendre de celles-ci aux tiges, et des tiges aux tubercules.

Malgré la valeur de ces objections, M. Morren n’a point hésité à rapporter l’altération des tubercules à l’action d’un champignon épipyhlle.

Suivant lui, ainsi qu’on l’a vu en commençant, « la vraie cause du mal est un champignon appartenant au genre botrytis, dont il a suivi, pendant quelque temps, de jour en jour et pas à pas, les progrès, en observant plusieurs champs de pommes de terre. La maladie, d’après M. Morren, commence décidément par les feuilles, et même par les fleurs et les fruits. Une partie du tissu vert perd alors sa couleur ordinaire et passe souvent au jaune ; la tache devient bientôt grise au-dessous, et c’est toujours