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des parties aériennes

« Si l’on coupe en travers un tubercule, on discerne à l’œil nu les parties attaquées par la coloration roussâtre qu’elles ont acquise ; partout où ces apparences se manifestent, le tissu est amolli et se désagrégé plus facilement que dans les parties saines, blanchâtres.et fermes.

« Des tranches très minces, observées au microscope, laissent voir, aux limites de l’altération progressive, un liquide offrant une légère nuance fauve qui s’insinue dans les méats intercellulaires ; ce liquide enveloppe graduellement presque toute la périphérie de chacune des cellules ; dans les parties fortement attaquées, il a tantôt augmenté, tantôt détruit l’adhérence des cellules entre elles, ce qui explique la désagrégation facile des tissus en ces endroits.

« Des corpuscules charriés avec le liquide fauve forment, sur les parois des cellules, des granulations plus foncées ; plusieurs réactions chimiques permettraient de les comparer à des sporules d’une ténuité extrême.

« Un grand nombre de cellules, envahies par le liquide, conservent leurs grains de fécule intacts.

« Lorsque la dislocation des cellules a fait certains progrès dans la masse, le tissu devient pulpeux, semi-fluide ; il suffit de le toucher avec le bout arrondi d’un tube pour en enlever ce