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exposé

la maladie actuelle des pommes de terre ; il l’emprunte du reste presque entièrement à M. de Martius.

Selon lui la vraie cause du mal est un champignon qui commence à se montrer à la face inférieure des feuilles, fait perdre aux parties herbacées leur couleur verte pour les faire tourner au jaune, puis au brun, Cette tache jaune se couvre, le lendemain de son apparition, d’un duvet blanchâtre formé par le botrytis qui pullule et se reproduit par milliards. De cette tache jaune des feuilles la maladie s’étend aux tiges dont l’épiderme jaunit et brunit à son tour ; la sève, modifiée et malade, porte le poison de la feuille dans la tige, et de cette dernière dans le tubercule. Si le mal suit son cours, le tubercule se gangrène. Du moment où la pomme de terre est gangrenée, il suffit de peu de jours, trois au plus, pour que le champignon se montre au dehors. On voit le duvet blanc se déclarer aux yeux du tubercule, puis s’étendre en légers flocons sur une surface arrondie d’abord, mais qui suffit pour envahir le tubercule tout entier, La pomme de terre est alors complètement perdue. En examinant les changements que subissent les tissus, par suite de la présence de ce champignon, M. Morren a remarqué que les utricules, dans lesquelles s’organise la fécule, sont entièrement modifiées, que l’al-