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de la conservation des tubercules.

ladie aurait fait plus de progrès doivent être utilisées au plus tôt; on pourra les donner impunément aux porcs, après les avoir fait cuire.

Si néanmoins ces derniers tubercules ne peuvent pas être employés immédiatement, on devra s'empresser d'en retirer la fécule. Le procédé pour l'obtenir est fort simple et peu coûteux. Il faut ràper les tubercules au-dessus d'un tamis en crin, verser de l'eau sur la pulpe en remuant le tamis au-dessus d'une terrine, d'un baquet, etc. On laissera reposer le liquide, et la fécule ou farine se précipitera au fond du vase. On enlèvera l'eau avec précaution, et on obtiendra ainsi une masse blanche qu'on fera sécher promptement, soit en l'exposant au soleil, soit en la plaçant dans un four dont la chaleur ne dépassera pas 30 à 35 degrés. Cette fécule se conservera en sac.

Ce procédé unanimement recommandé prouve jusqu'à l'évidence que la fécule ne se trouve ni détruite, ni même altérée, et que, sous ce rapport, mes observations, si contraires à celles énoncées par M. Morren, se sont trouvées exactes. Ce qui me fait revenir sur ce point, c'est que je vois encore aujourd'hui les préfets et les maires agir sous l'impression des premiers articles publiés en Belgique et conseiller à leurs administrés de rejeter les tubercules avariés.