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de la conservation

d'exemples de tubercules qui se soient pourris après avoir été placés dans un endroit sec ; je dis plus, j'ai déposé le 5 septembre, dans un cellier très obscur, sur du sable de rivière, des tubercules malades qui, aujourd'hui, ne présentent aucune nouvelle altération. C'est, du reste, le procédé suivi en Allemagne, et récemment recommandé dans la circulaire publiée par la Société industrielle de Mulhouse. Ainsi, avant de rentrer les pommes de terre, il sera bon de les étendre dans des granges ou dans des greniers, en établissant des courants d'air, afin de les sécher autant que possible.

Le sel marin, préconisé par plusieurs personnes, et récemment encore par quelques agronomes anglais, doit être rejeté. Des expériences faites par M. Melsens, d'après les données de M. Dumas, ont démontré que ce sel déterminait en vingt-quatre heures la putréfaction des tubercules avariés.

M. Boussingault, dans un des derniers cahiers des bulletins de la Société d'agriculture, a proposé un procédé applicable à la conservation des tubercules malades. Ce procédé consiste à faire cuire les tubercules à la vapeur, et, pendant qu'ils sont chauds encore, de les tasser très fortement et par couches peu épaisses, dans un tonneau ouvert. Quand le tonneau est plein, on le démonte, et on obtient une masse cylindrique