exclusivement aujourd’hui de tubercules fortement avariés n’ont ressenti jusqu’ici aucune incommodité, et que les cultivateurs paraissent, du moins en Belgique et en Hollande, entièrement rassurés sur les effets de ce mode d’alimentation. Ce fait est d’autant plus important qu’il atténue les résultats désastreux de la maladie. Partout en Belgique on ramasse les pommes de terre, depuis longtemps abandonnées dans les campagnes, pour en nourrir les bêtes à cornes, auxquelles on les administre, il est vrai, avec modération. Aujourd’hui revenu en général à des idées plus justes, quoique fort éloignées encore de la vérité, le cultivateur ne perd rien des tubercules qu’il avait jugé prudent de rejeter dans le principe, lorsque, sous la préoccupation d’une croyance erronée, il attribuait aux tubercules malades tous les cas de mort qui se manifestaient parmi ses animaux domestiques.
En résumé, rien ne prouve le danger des tubercules malades ; et si, contre toute probabilité, la maladie venait à sévir de nouveau, les cultivateurs, éclairés par tout ce qui précède, trouveraient pour eux-mêmes un emploi utile des tubercules gâtés, et sauraient qu’à l’aide de quelques légères précautions ils peuvent, avec la même sécurité, nourrir leur bétail des parties les plus avariées.