L’expérience a démontré aujourd’hui que l’usage alimentaire des pommes de terre malades ne produit aucun effet nuisible ni sur la santé des hommes ni sur celle des animaux domestiques, et qu’à plus forte raison, en enlevant les portions altérées, on conserve aux tubercules toutes leurs qualités. Je puis citer, à l’appui de ce fait, ce qui se passe depuis plusieurs semaines dans les casernes de la banlieue de Paris, où les soldats se nourrissent de tubercules avariés qu’ils obtiennent à très bas prix, et qu’ils préfèrent, après les avoir épluchés, aux légumes secs ; il est bien entendu qu’il ne peut être question ici de tubercules putrilagés.
En Hollande, des familles indigentes, dont la nourriture consiste cette année en pommes de terre malades, n’éprouvent d’autres désagréments que celui d’ajouter, à cet aliment de mauvaise qualité, une faible quantité de vinaigre pour masquer l’odeur que répandent, par la cuisson, les tubercules avariés. Les petits cultivateurs du même pays, pour qui ces tubercules