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de la maladie.

transmission aurait lieu en dehors de l’influence d’une grande humidité, j’avais entouré trois tubercules sains de la même variété, dont un coupé en deux, avec douze tubercules fortement attaqués, rapprochés des premiers presque jusqu’au contact ; le tout était recouvert de fanes sèches et placé dans un même endroit dont la température varia de 20 à 29 degrés, mais sans ajouter d’eau ; j’avais ménagé au contraire une issue à la vapeur par un léger courant d’air. Après douze et même quinze jours, aucune apparence de végétation cryptogamique ni d’altération quelconque n’apparaissait sur les tubercules sains. »

Cette expérience, comme on le voit, n’a rien que de très rassurant. Elle est loin de s’accorder avec les conseils donnés si malheureusement dans le principe de brûler ou de jeter les tubercules avariés.

Quant à la transmission de la maladie par le contact immédiat des parties brunes dénudées, elle ne doit rien avoir de surprenant, et ne peut rien prouver, selon moi, en faveur de la présence d’un champignon. Il suffit, pour s’en convaincre, de se rappeler ce qui se passe dans les fruitiers où le contact d’un fruit gâté suffit pour altérer un fruit sain, sans néanmoins qu’on puisse discerner sur le premier soit à l’intérieur, soit à l’extérieur des tissus, les plus légères traces de champignon.