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EXPOSÉ DE LA QUESTION


Depuis le mois d’août, la maladie des pommes de terre tient en éveil l’attention publique : on se croit menacé d’une disette, on s’alarme pour la santé des classes laborieuses auxquelles ce tubercule sert de principal aliment ; on craint pour les récoltes prochaines ; quelques esprits vont plus loin et présagent dans un avenir très rapproché la destruction d’un végétal sur lequel repose en partie la prospérité de notre agriculture.

Cette maladie, qui cette année s’est progressivement avancée de la Hollande jusqu’en France, commence à sévir dans les départements méridionaux.

Deux opinions diamétralement opposées ont été émises, dès le principe, sur la cause et les caractères que présente cette affection. Les uns rapportent cette cause à la présence d’un champignon par lequel la fécule se trouverait altérée et même détruite ; les autres, au contraire, nient formellement l’action délétère du champignon et reconnaissent la conservation du principe amylacé.

Selon la première opinion, les tubercules se trouveraient privés de fécule, et par conséquent inutiles ; selon la seconde, ils pourraient servir