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de la culture hivernale de la pomme de terre chez nous, c'est qu'en Savoie il y a peu d'engrais, et que tout celui qui est disponible à la fin de l'été est employé aux céréales d'automne. Cela peut être vrai. Mais si l'on veut bien se persuader, d'une part, que la pomme de terre exige beaucoup moins de fumier qu'on ne pense, qu'elle prospère sans engrais, si elle est haut placée, bien assolée, et environnée, à une certaine époque, de sillons profonds qui la laissent presque au contact de l'air et de la lumière, et que, d'un autre côté, si notre pays est généralement pauvre en engrais, ce n'est pas faute d'éléments et de matériaux propres à en obtenir, mais parce que l'on ne sait pas, ou plutôt que l'on ne veut pas se donner la peine de s'en procurer, en utilisant mille objets dont on tire ailleurs le meilleur parti pour l'agriculture, et que nous négligeons, nous, en pure perte ; en tenant compte de toutes ces circonstances, qui sont exactes, on croira, j'espère, à la possibilité d'introduire en Savoie un mode de culture qu'on eût certainement abandonné déjà dans les pays où il est depuis longtemps en usage, s'il ne présentait aucun profit réel. — D'après M. Chevalier, les avantages des plantations d'automne sont de fournir des tubercules plus abondants et plus gros, ce qui confirme les expériences faites en Angleterre par M. Trotter, et dont j'ai parlé précédemment ; ensuite, les tiges paraissent une quinzaine environ plus tôt à la surface du sol, et, par cette