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même vingt quintaux, en variant mes expériences relativement aux divers modes de culture, et à la nature des tubercules employés, dont les uns étaient sains et les autres plus ou moins altérés par la maladie.

M. Chevalier, curé à St-Jean-d'Arvey (Savoie Propre), s'occupe depuis plusieurs années déjà de la culture hivernale de la pomme de terre, et il la regarde comme avantageuse sous divers rapports. Ce vénérable ecclésiastique plante un peu plus bas que de coutume, et recouvre immédiatement le terrain de fumier, de mousse, de poussière de foin, de feuilles sèches, ou, ce qui vaut mieux encore, de paille de céréales, à moins que l'on ne plante dans un sol toujours couvert de neige pendant les froids rigoureux.

Mais comme cette plantation plus profonde passe pour être en quelque sorte contraire à la pomme de terre, qui veut être placée à la superficie du sol pour mieux prospérer, M. Chevalier conseille, comme condition de réussite, de profiter des premiers beaux jours de mars pour tracer, le long des lignes des tubercules, des sillons profonds qui facilitent le desséchement du terrain, et permettent aux pommes de terre de recevoir les influences atmosphériques, celles du soleil surtout ; ces sillons doivent être nettoyés de temps à autre pendant le cours de la végétation de la plante.

Une objection que l'on peut faire à la propagation