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suivent les principes suivants : 1° dans les terrains argileux, préférer les variétés hâtives et dont les racines s'étendent peu ; 2° dans les terres sablonneuses et chaudes, cultiver les variétés tardives et dont les tubercules descendent à une grande profondeur ; 3° dans les marais froids, on cultivera les variétés hâtives et dont les tubercules iront chercher leur nourriture à une grande distance ; pour la consommation des villes, on peut cultiver des variétés peu productives à la vérité, mais qui, en raison de leurs qualités pour les apprêts culinaires, atteignent un prix élevé. Elles seront hâtives, leur périphérie sera lisse, sans anfractuosités, afin qu'on puisse les peler sans déchet considérable et sans perdre beaucoup de temps.

Une raison économique qui domine toutes les autres dans le choix des variétés de pommes de terre destinées à la grande culture, c'est l'abondance du produit et la rusticité. Les innombrables variétés cultivées dans les jardins ne peuvent lutter, à cet égard, contre les variétés assez peu nombreuses cultivées dans les champs pour le bétail ou l'industrie ; et, dût-on, dans une année malheureuse comme 1845, voir la récolte d'une variété très abondante plus fortement attaquée que celle d'une variété moins productive habituellement, il faudrait encore donner la préférence à la première.

Toutefois, comme il existe heureusement des variétés suffisamment