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par un temps sec, et fermée immédiatement. Il est très important de n’emmagasiner les tubercules que lorsqu’ils sont secs, ou tout au moins, le moins humides possible. Le lieu le plus convenable pour cela est une cave très saine, ou un cellier où il ne gèle pas. Dans l’un et l’autre cas, il faut les priver de la lumière, dont l’absence les tient, pour ainsi dire, dans un état de sommeil ; tandis qu’elle y développe promptement un mouvement intérieur de vie qui se manifeste par une germination plus ou moins rapide, laquelle n’a lieu qu’aux dépens de la fécule.

125. Comme il est souvent difficile, dans une exploitation un peu considérable, d’avoir des locaux assez grands pour emmagasiner la quantité de pommes de terre que l’on se propose de travailler, on remplace avantageusement la cave et le cellier par un silo, ou trou pratiqué en terre, dans un sol élevé et très sec ; La forme de ce trou est tout-à-fait indifférente ; il peut être long, carré ou rond, mais sa profondeur ne doit pas dépasser cinq mètres (15 à 16 pieds). Le fonds et les parois doivent être garnis d’une couche de paille de six à sept centimètres (2 pouces au moins) d’épaisseur, pour que les pommes de terre ne soient pas en contact direct avec la terre. On remplit ce trou de pommes de terre jusqu’à un pied, au plus, de son bord, on place des pièces de bois en travers avec quelques branchages par-dessus, on y met ensuite de la paille, sur laquelle on amoncèle, en forme de