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MM. Michel St-Martin et Henri Ract, secrétaires du Comice, résument le procédé dans les termes suivants: « Dans des cuves, cuveaux, gerles ou autres vaisseaux de bois facilement maniables, mettez l'eau et le sel dans la proportion de 100 livres (de gabelle, soit 37 kilog.) de sel sur 500 litres (un fort tonneau) d'eau, agitez, et, dans quelques minutes, la dissolution sera parfaite. Versez cette saumure sur les pommes de terre mondées de toutes les parties dont le ramollissement annonce la putréfaction ; laissez tremper pendant une heure, et versez ensuite cette même saumure sur de nouvelles pommes de terre. Les 500 litres, qui contiennent pour 20 fr. de sel, suffisent pour plus de 200 quintaux de tubercules. Au fur et à mesure qu'on enlève la saumure, on fait sécher les pommes de terre et on les emmagasine ensuite. »

Si le sel réussit à conserver les pommes de terre, il paraît que l'on n'obtient ce résultat qu'en opérant sur des tubercules sains. M. Dumas, membre de l'Institut de France et l'un des chimistes les plus distingués de l'époque, a pensé que d'abord il convenait d'observer les effets du sel sur les tubercules attaqués, et il a reconnu que ce composé, eh faibles proportions, hâte d'une façon extraordinaire la putréfaction des tubercules envahis. J'ai obtenu moi-même les mêmes résultats, et beaucoup d'autres n'ont pas été plus heureux dans leurs essais. Il paraît donc, en définitif, que le sel peut préserver des pommes de terre saines