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ardent, a produit sur la sève une surexcitation dans son mouvement ascensionnel ; à ce mouvement qui aurait dû être soutenu, a succédé le froid d'une nuit glaciale qui a précipité la sève avec violence vers le bas de la plante. Cette réaction presque subito a déterminé sur les tissus une désorganisation d'autant plus sensible, que la plante était alors plus éloignée de l'époque de la maturité ; ce qui explique pourquoi les plantations qui ont été faites tardivement, ont été plus affectées que les autres, dans leurs feuilles d'abord, dans leurs tiges ensuite, puis enfin dans leurs tubercules. Ne peut-on pas dire que les journées chaudes et les nuits froides des mois de juin et juillet, ont produit, sur les feuilles et les tiges des pommes de terre, le même effet que les journées de la fin d'octobre produisent sur la maturité des plantes, qu'elles hâtent dans certains cas, forcent dans d'autres, ou désorganisent même quelquefois quand elles sont en pleine végétation ?

93. Examinons maintenant les divers degrés de la maladie de cette solanée, dans les parties aériennes et souterraines, dans les fanes d'un coté, dans les tubercules de l'autre.

Quant aux altérations des parties aériennes, tous les observateurs conviennent que c'est la feuille qui a été d'abord affectée, non pas dans toute son étendue, mais par places. Elle présentait alors des taches brunes, qui île tardaient pas à s'étendre et à noircir.