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d'après les résultats analytiques de M. Stas, doit être formée en grande partie par de l'albumine qui s'est coagulée ; il ignore la nature de l'autre substance colorée. Quant à la première, à la matière déposée, elle est insoluble dans l'eau, l'alcool et l'éther. L'acide chlorhydrique la rend transparente d'abord et en fait disparaître une portion, mais jamais le tout. La potasse faible est sans action à froid ; à chaud, elle rend la matière visqueuse et augmente la couleur. Une dissolution concentrée en enlève une assez grande partie, mais on ne parvient jamais à décolorer complètement les tissus ; la coloration des parois des cellules augmente même, en même temps que la matière agglutinée aux surfaces s'élève. Tous ces faits font présumer que la substance ou les substances propres des cellules sont attaquées. Voici en peu de mots l'idée que s'est faite le professeur de Bruxelles de la nature du mal dans l'intérieur du tubercule. La maladie commence par l'altération de la matière azotée coagulable, et peut-être même incoagulable de la pomme de terre, peut-être même par une altération simultanée des parois mêmes des cellules. M. Stas se figure que l'albumine se coagule comme dans l'œuf que l'on fait cuire, mais il avoue ne pas comprendre la raison de la coagulation de cette substance. Il lui a semblé que le liquide d'une partie saine d'une pomme de terre partiellement malade, a une tendance singulière à se coaguler. Ainsi, en exprimant le jus de la partie saine et en