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je crois aussi pouvoir vous assurer que la même contagion vient d'envahir le territoire de cette commune. Ce n'est que depuis huit jours, au plus, qu'on en a aperçu les symptômes, qui se sont manifestés par une détérioration subite dans l'herbe qu'on dirait avoir subi une gelée. Des essais qui ont été faits de suite pour s'assurer si le tubercule n'était point souffrant,, ont amené la découverte de certaines petites taches tirant sur le noir, qu'on n'aperçoit pas de sitôt, mais seulement après les avoir examinées, et cela dans deux et même trois endroits à la fois. Si on l'entame avec le couteau, la chair offre une couleur rousse et quelquefois noire, qui se durcit plus ou moins en cuisant. Ce sont ordinairement les plus beaux qui en sont atteints.

Tous les champs ne sont pas encore envahis ; mais il y en a d'autres qui en ont plus de la moitié plus ou moins gangrenée. Toute espèce de pommes de terre ne paraît pas être soumise aussi promptement à cette maladie. Celles que l'on appelle ici les romaines paraissent n'avoir reçu encore aucune atteinte ; mais les rouges sont attaquées de préférence. On commence à les extraire avec force. Cependant on n'est pas encore sûr de les pouvoir conserver. On n'a pas encore eu le temps de faire des expériences certaines, mais quelques particuliers m'ont assuré qu'elles continuaient à se gangrener, lors même qu'elles étaient hors de terre et tenues dans un endroit sec. »