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minimes de ce métalloïde. J'ai été curieux de répéter les expériences du savant professeur turinais, et j'ai obtenu les mêmes résultats. J'ai de plus constaté, dans ce même tubercule, la présence du brome[1] que celle de l'iode m'y avait fait soupçonner. Une pomme de terre, de moyenne grosseur, suffit pour fournir des traces très sensibles d'iode, en suivant, pour cela, le procédé que j'ai découvert et annoncé dans le temps à l'Académie Royale des sciences de Paris[2]. Pour le brome, il faut opérer sur une demi-livre au moins de tubercules.

45. La matière animale de la pomme de terre jouit de propriétés assez remarquables. « Sa saveur, dit Vauquelin, est analogue à celle des champignons comestibles. Elle est insoluble dans l'alcool déphlegmé ; elle n'est coagulée ni par les acides, ni par le chlore, ni par la noix de galle ; on ne peut la confondre avec l'albumine altérée par une légère ébullition. »

Cette matière animalisée, et la résine ensuite, sont les deux seuls principes de la pomme de terre qui aient une saveur marquée ; ce sont aussi les seuls qui soient colorés.

L'arôme et la saveur des tubercules qui ont cuit dans la cendre, dans leur propre suc, sont dus à ces deux corps.

  1. J'ai annoncé ce fait à la Société Médico-chirurgicale de Turin, dans sa séance du 30 janvier 1846.
  2. Voyez Comptes-rendus de l'Institut Royal de France, séance du 29 mai 1843. —Moniteur universel, juillet 1843, N° 199. — Gazette médicale, 3 juin 1845, N° 22, — etc.