PRÉFACE
En annonçant, en septembre dernier, la prochaine apparition
de «Monsieur Roosevelt, président des Etats-Unis,
et la République d’Haïti,» je n’avais à l’idée
que la composition d’un opuscule où ne se trouveraient
exposées que d’une façon écourtée mes pensées et mes
convictions sur la question américaine, telle qu’elle s’est
posée pour Haïti, depuis qu’on s’est plu à voir dans l’avènement
du nouvel hôte de la Maison Blanche une
menace pour notre autonomie nationale. En une vingtaine
de pages, tout cela pourrait être dit assez clairement
pour me faire comprendre. Certainement. Mais il faudrait
alors attendre du lecteur qu’il se rapporte, de confiance,
à une conclusion dont il ignorerait les prémisses.
Ce serait dogmatiser en une affaire où les intérêts de
chaque Haïtien sont à ce point engagés que c’est un droit
et un devoir pour tous d’avoir une vue complète de la
matière, afin de pouvoir contrôler avec une pleine intelligence
l’opinion qu’on essaie de lui suggérer. Aussi est-ce
en face de cette réflexion que je me suis mis à tourner
et retourner ma conception, à tourner et retourner des
pages, et surtout à stimuler ma mémoire, en l’absence
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