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Nasales : M, N

M initiale se maintient, sauf dans quelques mots où elle s’est changée en n.


Ex. :

  • mappam > nappe ;
  • mattam > natte ;
  • *mespulam > nèfle.


M double à l’intérieur des mots s’était réduite à m ; elle a été rétablie dans l’orthographe.


Ex. :

  • flammam > flame, flamme ;
  • summam > some, somme ;
  • gemmam > geme, gemme.


On a prononcé autrefois : flan-me, son-me, avec la première voyelle nasalisée. Cette nasalisation paraît s’être maintenue jusqu’au xvie siècle.

Le groupe mn, m’n avait été traité comme mm et la voyelle qui précédait était aussi nasalisée.

Ex. : feminam > femme (a. fr. feme, prononcé fan-me) ; hominem > ome, pron. on-me ; somnum > some, somme ; dominam > dame ; nominare, nom’nare > nomer, nommer.

Nm, groupe plus rare, se réduit à m, en allongeant la voyelle précédente. Ex. : animam, an’mam > âme (au début aneme, an-me) ; Hieronimum > Jérôme.

Dans des mots comme damner, condamner, m a été rétablie par une réaction orthographique. Des mots comme automne, calomnier, hymne, omnipotent, etc., sont d’origine savante. Columnam a donné colonne et colombe (terme de métier).


Dans les groupes secondaires m’l, m’r un b s’intercale.