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(i) était venu se placer devant s : on disait estatua, escribere ou istatua, iscribere, etc.

E est resté et s a fini par s’amuïr.


Ex. :

  • stabulum > estable, étable ;
  • scalam > eschelle, échelle ;
  • scribere > escrire, écrire ;
  • stoppam > estoupe, étoupe ;
  • sponsam > espouse, épouse.


Les dialectes du Midi ont conservé s dans ce cas-là : escriure, estable, etc.

Les mots commençant pas esc, est, esp sont nombreux en français : mais la plupart sont des mots savants ou des mots empruntés aux langues méridionales (provençal, italien, espagnol). Escalade, estampe, espion, esprit, estomac, escargot, escalier, escarpe, esquille, estacade, estrade (a. fr. estrée), etc.

L’histoire de l’amuïssement de s dans ces groupes est intéressante, mais compliquée. Il semble s’être produit du xie au xiiie siècle. L’orthographe a gardé longtemps s et l’Académie ne l’a supprimée que dans la 3e édition (1740) de son Dictionnaire.

Z

Z n’existait en latin que dans les mots empruntés au grec. *Zelosus est traité comme si on avait écrit ou prononcé ielosus et a donné jalous (jaloux). Dans Lázarum z est traitée comme s ; d’où Lazarum > Laz’rum > lasdre, ladre.

Les mots commençant par z en français sont empruntés au grec ou au grec latinisé (zèle, zone, zodiaque, zoologie) ou aux langues orientales (arabe zénith, zéro, etc.).