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Rollant saisit et son cors et ses armes. (Rol., 2280.)
Il saisit Roland (cas-régime) et son corps et ses armes.
L’altre meitiet avrat Rollanz sis niés. (Rol., 473.)
L’autre moitié, Roland, son neveu, l’aura.
L’anme del Comte portent en Paradis. (Rol., 2396.)
Ils portent en Paradis l’âme du comte.
Karles se dort com home travaillét,
Saint Gabriel li at Deus enveiét,
L’empereor li comandet a garder. (Rol., 2525.)
Charlemagne dort comme un homme fatigué ; Dieu lui a envoyé Saint Gabriel ; il lui commande de veiller sur l’empereur.
Ne hoir enfant retolir le sien fié. (Cour. de Louis.)
Ne pas enlever son fief à un enfant orphelin.
Sujet après le verbe.

Dans les propositions optatives le sujet suit ordinairement le verbe.

Ex. :

Dehait ait li plus lenz ! (Rol., 1938.)
Malheur au plus lent !

Cf. encore, dans la langue moderne : Fasse le ciel ! Puissé-je ! Puisse-t-il ! Périssent les colonies !

Même en dehors de ce cas, le sujet se place après le verbe bien plus souvent que dans la langue moderne, non seulement dans les propositions principales, mais aussi dans les subordonnées.

Cette inversion, dans les propositions principales, a lieu quand la proposition commence par des adverbes de lieu, de temps, de manière ou par un complément. La langue moderne a gardé des restes assez nombreux de cet usage.

Ex. :

Devant chevalchet uns Sarrazins. (Rol., 1470.)
Devant chevauche un Sarrasin.