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mais au mode subjonctif[1] ; d’autre part les principales conjonctions concessives de la langue actuelle comme bien que, quoique (malgré que) étaient inconnues ou peu usitées dans l’ancienne langue[2].

Propositions causales

Elles sont introduites par les conjonctions suivantes : que, quant (puisque), puisque, por o que, por ço que, de ço que, etc. Le mode employé est l’indicatif.

Ex. :

Ne l’amerai por ço qu’est ses compaing. (Rol., 285.)
Je ne l’aimerai pas, parce qu’il est son compagnon.
Puis que·l comant, aler vos en estuet. (Rol., 318.)
Puisque je l’ordonne, il faut vous en aller.
Volentiers, dist le cuens, quant vos le comandez. (Pélerinage, 554.)
Volontiers, dit le comte, puisque vous le commandez.

Dans l’expression de la fausse cause, non que, non pas que se construit avec le subjonctif, comme dans la syntaxe moderne.

Propositions temporelles

Les propositions temporelles sont introduites par diverses conjonctions de temps comme : quant, comme (sens

  1. Tant soit peu est une proposition concessive : on trouve dans l’ancienne langue que poi que soit : quelque peu que ce soit.
  2. Au xviie siècle bien que, quoique, malgré que, encore que, se construisent souvent avec l’indicatif ; mais cette construction n’est pas conforme à celle de l’ancienne langue, quoi qu’en dise Haase (Synt. fr., § 83), car la plupart de ces conjonctions ou locutions conjonctives y étaient inconnues.