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Propositions comparatives

Dans les conjonctions de comparaison le second terme n’est pas que, comme dans la langue actuelle, mais la conjonction de comparaison par excellence com : on disait si com, ensi com, tant com, autant com, tel com, etc. ; on a cependant mielz que, plus que, et non mielz com, plus com.

Le mode est l’indicatif, quand il s’agit d’un fait réel ou envisagé comme tel.

Ex. :

Jo vos donrai...
Terres et fieus tant com vos en voldrez. (Rol., 76.)
Je vous donnerai terres et fiefs autant que vous en voudrez.

Le subjonctif apparaît quand la comparaison a un sens hypothétique et conditionnel, surtout après si com, tant com.

Ex. :

Si com vos place. (Vie de S. Thomas, 3466.)
Autant qu’il puisse vous plaire, qu’il vous plaira.
Tant corne je tienge : autant que je puisse tenir (Aliscans, 6290.)

Il arrive quelquefois que le second membre de la comparaison renferme un verbe à l’imparfait du subjonctif, qui correspond à un conditionnel.

Ex. :

Il s’entresloignent plus qu’uns ars ne traisist. (Cour. de Louis, 2537.)
Ils s’éloignent l’un de l’autre de plus de la portée d’un arc (mot à mot : plus qu’un arc n’aurait tiré).

Dans des phrases comme les suivantes : Mielz vueil morir que je ne l’alge ocidre (Rol., i485) : j’aime mieux mourir plutôt que de ne pas aller le tuer ; mielz vueil morir que ja fuiet de champ (Ibid., 2738) : j’aime mieux