Page:Joseph Anglade - Grammaire élémentaire de l'ancien français.djvu/200

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Bonne chasse, dit-il, qui t’aurait à son croc. (La Fontaine, Fables, X, 4).
Qui n’aurait que vingt ou trente ans,
Ce serait un voyage à faire. (Id. Contes, IV, 9.)
Adverbe relatif que.

L’adverbe relatif que pouvait remplacer dans l’ancienne langue un pronom relatif précédé d’une préposition.

Ex. :

Il les tendroit as us et coutumes que li empereeur les avoient tenuz. (Villehardouin, 280 k.)
Il les tiendrait aux us et coutumes auxquels les empereurs les avaient tenus.
Nous somes ou plus grant péril que nous fussiens onques mais. (Id.)
Nous sommes au plus grand péril où nous ayons jamais été.

Cet emploi est encore général chez les auteurs du xviie siècle (Haase, Synt.fr., § 36).

Pronoms interrogatifs

Le pronom interrogatif cui, écrit quelquefois qui, s’emploie comme régime indirect sans préposition avec autant de liberté que cui pronom relatif.

Ex. :

De ço cui chalt ? Demorét i ont trop. (Rol., 1806.)
De cela à qui (ou à quoi) importe-t-il ? À qui (à quoi) cela sert-il ? Ils ont trop tardé.
O filz, cui ierent mes granz hereditéz ? (Alexis, 401.)
Ô fils, à qui seront mes grands héritages ?

Il pouvait aussi, comme le relatif, être précédé de prépositions : a cui, de cui, par cui, etc.