Ex. :
- Donc li remembret de son seignor céleste. (Alexis, 57.)
- Alors il lui souvient de son seigneur céleste.
- Ne puet altre estre. (Alexis, 156.)
- Il ne peut en être autrement.
- Soz ciel n’at home. (Alexis, 598.)
- Sous le ciel il n’y a pas d’homme.
- Assez est mielz. (Rol., 58.)
- Il vaut beaucoup mieux.
- Quatre pedrons i at. (Rol., 59.)
- Il y a quatre perrons.
L’expression moderne il y a se présentait ordinairement sous la forme i at (lat. ibi habet) , quelquefois at tout court, et le nom qui suivait était au cas-régime, comme complément de a.
L’omission du pronom neutre sujet est restée fréquente jusqu’au xvie siècle. La langue moderne en a conservé des traces dans des expressions comme : tant y a que, tant s’en faut, naguère (= il n’y a guère, il n’y a pas beaucoup), peut-être (= cela peut être) ; pieça (= il y a une pièce de temps, il y a un moment ; encore dans La Fontaine). On disait dans l’ancienne langue : grant pieç’a = il y a très longtemps.
Omission du pronom personnel de la 3e personne régime direct.
La grammaire moderne considère comme une faute la tournure populaire : je lui ai dit pour je le lui ai dit ; je lui ai donnée pour je la lui ai donnée. L’omission du premier pronom, régime direct, est fréquente encore au xvie siècle et elle est presque constante en ancien français.
Ex. :
- Tient une chartre, mais ne li puis tolir. (Alexis, 355.)
- Il tient une charte, un écrit, mais je ne puis le lui enlever.