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Ex. :

As tables jueent por els esbaneier. (Rol., 111.)
Ils jouent au tric-trac pour se distraire.
Fait sei porter en sa chambre voltice. (Rol., 2593.)
Il se fait porter (mot à mot : il fait soi porter) dans sa chambre voûtée.
Pensez de moi aidier. (Raoul de Cambrai, 2832.)
Pensez à m’aider.

On disait donc : pour moi, toi, lui servir ; pour moi accuser, acquitter ; s’il vous plaisoit moi commander.


Au xvie s. : Les veoir ainsi soy rigouller (Rabelais, I, 4.). Contraints de soy retirer (Amyot, Fabius, 4.). Pour soy garder (Grand Parangon, 107.).


On emploie aussi la forme tonique, en dehors du cas précédent, quand on veut insister sur le pronom, marquer une opposition.

Ex. :

Quand jo mei pert, de vos nen ai mais cure. (Rol., 2305.)
Quand je me perds, de vous (de Durendal) je n’ai plus souci.
Tei covenist helme et bronie a porter. (Alexis, 411.)
C’est à toi qu’il aurait convenu de porter le heaume et la broigne (cuirasse).
Emploi des pronoms personnels sujets.

Conformément à l’usage latin le pronom personnel sujet est généralement omis.

On ne l’exprime que lorsqu’on veut insister ou marquer un contraste, une opposition.

Quant jo mei pert, de vos nen ai mais cure. (Rol., 2305.)
Quand je me perds, de vous (de Durendal) je n’ai plus souci.