Ainsi on ne divise pas les voyelles du latin vulgaire en voyelles brèves et longues, mais en voyelles ouvertes et fermées.
Les voyelles fermées les plus usuelles sont ẹ et ọ; les principales voyelles ouvertes sont ę et ǫ. D’importants changements phonétiques se produisent selon que les voyelles sont ouvertes ou fermées.
Voyelles libres et entravées.
La voyelle est libre quand elle est suivie d’une seule consonne : mare, soror, pater, ou de deux consonnes dont la 2e est r ou l ; patre, cathedra, capra, etc. ; ou enfin d’une voyelle : me-a, tu-a[1].
La voyelle est entravée quand elle est suivie de deux ou plusieurs consonnes. Ex. : rupta > route, calcem, rumpo, dormio, etc.
En général l’entrave a une action conservatrice et la voyelle ne change pas.
L’entrave peut être latine ou romane ; ou plus exactement primaire ou secondaire.
Spissum, partem, noctem, mentem, etc., sont des exemples de la 1re catégorie.
Anima devenu an’ma, anma dans le latin vulgaire, femina — femna, domina — domna, *soliculum — soliclum, viridem — virdem, dubitare — dubtare, etc., sont des exemples de la 2e catégorie.
En général les effets de l’entrave, qui consistent à empêcher la transformation de la voyelle entravée, sont les mêmes, que l’entrave soit latine ou romane.
- ↑ Le groupe ns, dans des mots comme mensem, ne forme pas entrave, car ce groupe s’était déjà réduit à s en latin classique.