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OBSERVATIONS GÉNÉRALES

taires surtout : bastion, escarpe, capitaine, caporal, escadre, colonel, etc.).

Dialectes.

L’ancien français n’est pas une langue uniforme : il comprend plusieurs dialectes très importants, illustrés par des œuvres littéraires, et dont quelques-uns présentent entre eux de grandes différences : les dialectes wallons et lorrains, qui ont plusieurs traits communs ; le normand, l’anglo-normand écrit en Angleterre jusqu’au XIVe siècle, et le picard ; le bourguignon; le champenois; le francien, ou dialecte de l’Île de France ; c’est de ce dernier qu’est sortie, après de nombreuses transformations, la langue française moderne ; c’est le francien, tel qu’il existait aux XIeXIIIe siècles, qui sera principalement l’objet de cette étude.

L’ensemble de ces dialectes formait la Langue d’Oïl. La Langue d’Oc comprend les dialectes gascons, limousins, languedociens, provençaux, etc.

On appelle moyen français le français écrit aux XIVe et XVe siècles. L’ancien français est le français écrit du IXe siècle à la fin du XIIIe.

Les plus anciens textes français.

Les plus anciens textes français sont : les Serments de Strasbourg (en 842) ; la Cantilène de Sainte Eulalie (aux environs de 881 ; 29 vers) ; l’Homélie sur Jonas (première moitié du Xe siècle, « curieuse épave de la prédication en langue vulgaire »[1]) ; le poème de la Passion (129 strophes de quatre vers) et la Vie de Saint-Léger (240 vers) (deuxième moitié du Xe siècle, avec des formes méridionales dues au

  1. G. Paris, La litt. fr. au moyen âge, 3e éd., §152