une collaboration, admise volontiers par l’Autriche, avec les Turcs, qui auraient même envoyé un Pacha pour commander les troupes roumaines. Une autre fois surgit un projet, de source germanique, qui voulait faire, dans une confédération ottomane pareille à l’Empire de Guillaume Ier, de la Turquie elle-même une Prusse et une simple Bavière de la Roumanie.
Les agitations des libéraux pendant la guerre franco-allemande, la proclamation ridicule d’une République à Ploiesti, avec un ancien officier démissionnaire à sa tète, les insultes faites au prince « prussien », surtout lorsque ses compatriotes furent empêchés par une émeute de célébrer avec exultation leur victoire sur la France généralement aimée, ne firent que rendre plus étroite cette dépendance de l’Autriche. Charles I aurait préféré une alliance avec l’Allemagne même ; mais Bismarck, qui, dans le conflit avec l’entrepreneur de chemins de fer Strous-sberg, n’hésita pas à imposer brutalement le respect des intérêts des actionnaires allemands, ne cessa jamais, tout en prodiguant au prince personnellement ses civilités insolemment obséquieuses, de mépriser cette Roumanie qui représentait pour lui seulement l’aventure orientale d’un parent du roi de Prusse. En 1874, malgré les protestations violentes d’une opposition qui comptait parmi ses membres Kogalniceanu, constamment disgracié, les lignes de chemins de fer furent raccordées avec celles de l’Autriche (en Moldavie, la compagnie Lemberg-Czernowitz-Jassy dut attendre longtemps encore son privilège), et en 1875, une convention commerciale que le gouvernement présenta comme la preuve que les droits roumains étaient reconnus en ce qui concernait la conclusion des traités, mit en fait le commerce de la Roumanie dans un état de vassalité envers la Puissance voisine. II était déjà question d’entreprendre des travaux aux Portes-de-