élus par la nation devait se réunir annuellement pour prendre toutes les décisions relatives à l’administration ecclésiastique et scolaire. L’État hongrois créé par le pacte dualiste de 18(37, se réserva cependant dès le début le contrôle des débats et certains moyens d’immixtion dans l’activité des synodes. Quant à l’Église unie, dès 1873, le peuple fut admis aux discussions concernant l’enseignement et les finances ; pour le reste, on était astreint aux règles catholiques. Saguna, qui était déjà regardé avec défiance et même avec inimitié par une nouvelle génération animée de sentiments plutôt laïcs, pouvait mourir en paix : son œuvre avait été accomplie, et c’était une grande œuvre.
Union des principautés.— Ces progrès avaient pu s’accomplir en Transylvanie, parce qu’ils avaient pour fondement la masse même du peuple rural. Ce peuple, on l’avait ignoré en Valachie, lorsqu’il s’était agi de préparer la grande révolution transformatrice qui finit dans des circonstances si mesquines. Une Commission de la propriété s’était réunie en effet à Bucarest sous la présidence de l’agronome moldave Jean Ionescu, dont la compétence était généralement reconnue. Pour la première fois après les grandes assemblées populaires qui acclamaient les princes nouveaux et prenaient des mesures pour le rétablissement des bonnes coutumes, des paysans siégèrent, et en nombre égal, auprès de leurs anciens camarades sous le drapeau, les boïars. De très beaux discours, d’une simplicité romaine, furent prononcés par les représentants de ces campagnards, qui ne demandaient que le droit d’acheter les terres dont on les avait dépouillés ; quant au paiement, ils savaient bien — et le disaient d’une manière magnifique — que tout l’or du pays venait du seul travail de leurs mains