des Tartares et des Turcs d’une époque plus récente. Le Pyretos d’Hérodote est pour les Roumains le Pruth, que les Turco-Tartares prononcent Brout ; le caractère asiatique du nom est incontestable. On peut admettre une même origine pour le Tiarantos mentionné dans les textes grecs du VIe siècle et qui est, paraît-il bien, le Siretiu roumain, le Séreth des Slaves. On se demande enfin s’il ne faut pas mettre dans la même catégorie deux des grandes rivières de la Vala-chie, l’Arges, auquel on a voulu chercher un correspondant arménien inadmissible, et l’Olt, le grand Olt, qui sépare la Grande Valachie des cinq districts de son Olténie.
A la fin du VIe siècle, le grand roi perse, aux desseins hardis, Darius, fils d’Histaspès, conduisit une expédition destinée à détruire la masse toujours menaçante des barbares danubiens ; combinée avec le concours des Grecs, cette attaque se perdit dans la steppe sablonneuse dépourvue d’eau et de pâturages. Elle ne délogea pas même les multitudes scythes de leurs établissements au-dessus du Danube, où se trouvait un de ces points stratégiques fortifiés qui sont dans la tradition de la race. Car, au-delà même de la steppe qui était la Scythie proprement dite, sur ce territoire de la Dobrogea, particulièrement propice aux pâturages tardifs, elles arrivèrent à fonder une nouvelle Scythie, une Scythia Minor, dépendance durable de leur ancien empire[1]. On y retrouve plus tard, vers le VIesiècle avant l’ère chrétienne, des rois qui portent les noms pittoresques de Charaspès, de Kanytès, de Tanoussa et dont les monnaies d’argent, frappées par les Grecs, portent les insignes des monnaies helléniques
- ↑ Ces distinction de « Grande » et « Petite » entre les provinces s’est transmise, du reste, aux Russes et aux peuples des Carpathes et du Balcan (Grande et Petite Russie, Grande et Petite Valachie, dans le Pinde).