l’usurpation autrichienne en 1775, apparaît pour la première fois dans la chronique polonaise sous le nom de « Planyany », les « montagnes ».
Les bergers, dont l’activité errante à travers les vallons commence l’histoire du peuple roumain, sont le produit de la montagne tout aussi réellement que ses pins et ses mélèzes. Les premières formations politiques ont été créées par les Voévodes à l’ombre des hautes cimes, à proximité des défilés, non point dans le but de pouvoir s’enfuir par cette porte ouverte du côté de l’étranger, mais bien pour arrêter l’envahisseur aux premiers pas qu’il pourrait tenter contre les défenses naturelles de la frontière. Là, s’élevèrent les premières églises en pierre et les premiers châteaux autour desquels se rassemblèrent les habitations des marchands. Même en ce qui concerne l’agriculture, il est prouvé aujourd’hui qu’après l’interruption de l’œuvre civilisatrice des Roumains, elle reprit son activité sur les hauts plateaux à l’abri des invasions.
Cette terre roumaine, la montagne l’entoure, l’embrasse de tous côtés. Trois grands boulevards de rochers la surplombent, et chacun d’entre eux sera le berceau d’un État. Il paraît bien que l’ancien Voévo-dat roumain indépendant, antérieur à l’invasion hongroise de la Transylvanie, avait son centre et son point d’appui dans ce massif du Bihor qui domine la province à l’ouest. Ce fut d’Arges et des montagnes du Jiu que partit la vie politique de la principauté va-laque. Enfin, sans la Bucovine et même sans ce comté montagneux du Maramoros qui en est la continuation occidentale et au défaut duquel il n’y aurait pas eu la dynastie moldave, condition déterminante pour la création du pays lui-même, la Moldavie n’aurait pas formé le second des États roumains, celui qui fut pendant longtemps le plus vigoureux. Jusque dans la