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aperçoit pendus et accrochés par leurs grandes oreilles.

Ce matin, des acheteurs sont là.

M. Poivre, tout en servant ses clientes, cause :

— Le haricot, mesdames, sera rare cette année, mais la pomme de terre abonde.

— Vraiment ! monsieur Poivre, dit la grosse bonne.

L’épicier ficèle un paquet de biscuits, et continue :

— Je recommande à madame la comtesse mon cacao, premier choix. Monsieur le marquis de Carabas a daigné en acheter un kilo… Mais… mais… ciel !

M. Poivre devient blanc, puis vert. C’est qu’il vient d’apercevoir, à la porte de sa boutique, une effrayante tête de tigre aux yeux luisants, à la mâ-