Page:Jordic - Marie aux sabots de bois se gage, 1927.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.



mise à la porte et si elle fut giflée d’importance par maman Mariannik.

On lui trouve tout de même une autre place chez Mme Sabreur, la veuve du colonel, qui commande de suite :

— Petite, tu vas faire le ménage : d’abord, ma chambre. Ouste ! Dépêche toi !

La jeune bonne prend le tapis, une splendide peau de tigre que le colonel a rapporté jadis d’Algérie. Elle la prend par les deux pattes de derrière et va à la fenêtre pour bien secouer la poussière. Vlan !…

Mais notre étourdie n’a pas songé que la tête de tigre est très lourde ; son poids entraîne Marie, et les bonnes des voisins entendant des cris, aperçoivent la fillette, qui semble voler, à la suite du tapis.

Or, au rez-de-chaussée, se trouve l’épicerie de M. Poivre. On y vend de tout : sucre, café, riz, pruneaux, même des légumes et des lapins, qu’on