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applique un pansement fait d’une toile d’araignée, et qu’il entoure d’un chiffon.

En route ! Mais Marie se méfie de Bob, trop coureur ; elle attache Minet à la chaîne et porte le chien, tout attristé de ne pouvoir comme autrefois, agiter sa belle queue. La petite servante rentre au logis, où elle trouve Madame assoupie dans un grand fauteuil, et détache Minet qui, d’un bond, saute sur les genoux de sa bonne maîtresse. Celle-ci ouvre les yeux, pousse un cri d’horreur. Quel est cet animal ridicule, à pèlerine soyeuse, avec des cuisses nues, grelottantes ? C’est Minet, jadis si bel angora, maintenant ressemblant à un jouet de bazar à treize sous. « Oua ! oua ! » fait Bob, sollicitant une caresse et agitant son bout de queue écourtée.

— Vous êtes une petite sotte ! dit Madame de Bougon, et je ne vous garde pas une minute de plus à mon service !

Marie refait son paquet et, boitillant avec un seul sabot, rentre chez sa mère où une volée de gifles l’accueille.

Heureusement le restaurateur, M. Tournesauce, donne un banquet