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un port ne diminue souvent, après l'exécution des ouvrages qui en forment l'enceinte, que parce que la mer n'agissant plus immédiatement sur les points qui lui sont dérobés par les môles, le défaut de courant permet aux sables de s'y déposer.

Tels sont les ouvrages à la faveur desquels on peut se flatter d'établir au fort Brescou une rade où, sans le secours dispendieux des pontons, sans avoir à ajouter aux dépenses de l'établissement, celles d'un entretien souvent plus coûteux encore, on conservera toujours la profondeur d'eau qu'on y trouve aujourd'hui. On peut même espérer qu'elle augmentera par le rétrécissement du bras de mer entre la rade et la terre, parce qu'alors les courans, ayant plus d'énergie, entraîneront les sables du fond au delà du bassin vers l'Ouest. Pourrait-on regretter deux millions qui seront peut-être plus que suffisans pour porter cette rade à sa perfection, lorsque l'on met cette dépense en parallèle avec son utilité de son objet ? Sous un Prince qui n'attache de prix à la Couronne qu'en raison du bien qu'elle lui donne le moyen de faire, les vœux que l'on forme pour un établissement réclamé par l'humanité comme un bienfait, ne sont que les précurseurs de la reconnaissance que va généralement exciter leur prochain accomplissement.