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que n'ayant pu entrer dans le port de Sète, moins encore dans celui d'Agde, il fallu les échouer tout près du premier et les faire sauter en l'air pour qu'ils ne devinsent pas la proie des Anglais. De pareilles pertes forment la démonstration la plus sensible et la plus complète de la nécessité d'une rade à Brescou.

Mais, ne nous en rapportons pas sur les avantages qui doivent en résulter, au sentiment particulier des villes de Sète, d'Agde, ou de toute autre de nos contrées dont l'intérêt peut en solliciter ou en repousser la construction. Prenons nos motifs dans des vues plus générales et plus honorables. Écoutons les vœux de l'humanité qui nous presse d'ouvrir un asile de salut là, où la tempête a creusé un tombeau à tant de navigateurs. Consultons le bien général du commerce qui demande à nos côtes une protection plus efficace contre la perfidie de l'élément dépositaire trop souvent infidèle de la fortune du spéculateur. Qui osera contester que plus on multipliera les lieux de refuge contre l'impétuosité des vents et le courroux des flots, moins les naufrages seront fréquens ? Auprès, au milieu de deux ports même d'un abord facile, un abri de plus contre la tourmente ne serait-il pas une probabilité de moins de la perte de ceux qu'elle surprend en pleine mer ? Peut-il y avoir trop de moyens de sauver